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blog d'un jeune médecin remplaçant jeune médecin généraliste rempaçant en milieu rural, je vous propose quelques réflexions issues de ma pratique quotidienne. les billets publiés ici ont uniquement une valeur de témoignage. aller au contenu accueil à propos la fessée engendre-t’elle la violence ? publié le 14 août 2011 par gauthier dominique suite à mon article précédent, une amie a réagi comme on pouvais s’y attendre. je comprends sa réaction, je comprends la logique qui la soutend. elle exprime cette tendance qui refuse la fessée car elle est vue comme une violence faite à l’enfant. je tenais à lui répondre. le commentaire à mon article précédent : est-ce que tu aimes être frappé ? un mal (la violence d’un coup) peut-il apporter un bien ? si notre enfant nous voit taper un plus faible, n’y a-t-il pas un risque qu’il reproduise cet acte ? quel discours cohérent pourrons-nous alors lui …tenir ? chez nous, j’apprends à nos enfants à exprimer leurs sentiments violents par la parole et non par les gestes et j’essaie de faire pareil. nous nous demandons pardon dans le cas contraire. ma réponse : non, je n’aime pas être frappé. quand je donne une fessée à ma fille, je ne cherche pas à lui donner quelque chose qu’elle aime ! tu appelles la fessée un « mal ». quand tu grondes ton enfant, cherches-tu à lui faire plaisir ? ou bien est-ce pour lui une expérience désagréable ? pourquoi le fais-tu alors ? peut-être ne les grondes-tu jamais ? je crois que pour nous, êtres limités, le châtiment, la punition, sont nécessaires pour poser ces limites. la vie en société ne marche pas différemment. ma mère m’a donné des fessées, ce n’est pas pour autant que j’estime légitime de taper un plus faible. au contraire, j’ai appris à respecter les plus faibles car on m’a grondé lorsque je ne suivais pas cette règle. la différence est pour moi très nette entre la fessée juste, punition de la part du parent, légitime car venant d’une autorité légitime et la violence gratuite contre un plus faible que soi. pour extrapoler à la société, que dirais-tu d’un état qui démissionnerais de sa mission d’autorité usant d’une violence légitime ? penses-tu que les plus faibles seraient mieux protégés ? je crois qu’il s’agit d’une erreur éducative majeure de penser que la fessée juste engendre de la violence. il me semble au contraire que plus les parents démissionnent de leur mission d’autorité, plus la société devient violente… ma femme et moi, nous apprenons nous aussi à nos enfants à exprimer leurs sentiments violents par la parole et non par les gestes et nous essayons d’en faire autant, dans le cas contraire nous nous demandons pardon. nos fessées ne sont pas l’expression de sentiments violents. elles sont juste la punition extrème, données sans colère, quand après de nombreuses explications, remontrances, autres punitions, l’enfant cherche toujours à expérimenter ce qui se passera s’il ne respecte pas la règle… et elles sont systématiquement suivies, non pas de demande de pardon car le geste était légitime, mais de nouvelles explications sur la nécessité de la règle. de ce fait, elles sont très rares. pour mon ainée de 5 ans, elles peurvent être comptées sur les doigts d’une main. pour sa soeur de 4 ans, plus difficile, sur les doigts des 2 mains. très rares mais très utiles : indéniablement les remontrances ont du coup plus de poids, il est beaucoup moins nécessaire de se facher ou de crier. ceci, à mon avis, prépare l’enfant à respecter les règles de la vie en société et même de la vie tout court. adulte, il aura la notion de limites aura un sens, le préservant des conséquences néfastes pour lui s’il les dépassaient. notion qui, à mon avis, manque cruellement à ces nouvelles générations qui, certes n’ont pas reçu de fessées, mais dont la recherche de violence, l’absence de respect des règles, conduit notre société dans le mur… partager sur publié dans santé | laisser un commentaire faut-il criminaliser la fessée ? publié le 7 juin 2011 par gauthier dominique je retranscris ici le témoignage d’une mère de famille au sujet des fessées. je n’aurais pas mieux exprimé mon point de vue. « a la maison, avec ma fille, la fessée -limite, la fessée-réaction, la fessée-dernier-recours, je pratique. la fessée-défouloir, je suis contre. la fessée-culpabilité… je suis imparfaite, mais remettre en cause cette méthode éducative traditionnelle ? non ! une sanction proportionnelle oui, j’ose dire que je pratique la fessée-sanction avec mes trois enfants, enfin, les deux aînés, car la troisième n’a que dix neuf mois. ceci dit, une petite tapette symbolique lorsqu’elle se tortille sur la table à langer, a l’air de bien lui faire comprendre les limites ! au diable la langue de bois, je suis convaincue que la fessée peut être éducative . une fessée- limite, à condition, bien sûr, de rester proportionnelle à la faute ! je ne sors jamais mon martinet pour lyncher mes enfants de 4 et 6 ans pour un verre d’eau à terre ! car ma fessée ne se veut pas humiliation. je me souviens que petite, alors en classe de cp à paris dans une vénérable institution catholique, mon camarade blaise s’était déculotté face à la classe, pour prendre trois coups de baguette sur son petit postérieur. de ces fessées, l’on ne redoutait pas la douleur, mais surtout l’humiliation, même à six ans ! je réprouve ces fessées-humiliation. une fessée pédagogique mais lorsque ma fille luce, 4 ans, s’est brusquement accrochée à la jambe de chloé, un an, au moment où je sortais cette dernière du bain, j’ai failli la lâcher… et là, une fois chloé à terre, luce s’est pris une bonne fessée sur ses fesses mouillées ! une fessée-réaction à une frayeur de ma part, en effet, j’assume. une fessée-qui-fait-mal, qu’elle n’a pas vu venir, bien sur, elle voulait jouer. mais ça l’a marquée, et elle n’a jamais recommencé. oui, elle a eu mal. j’appelle ça une fessée-sécurité. celle qui part lorsque l’enfant se met lui-même ou met un autre en danger. a-t-elle compris que cela aurait pu être dangereux pour sa sœur ? j’ai tenté de le lui expliquer après, dans les pleurs et même les hurlements. non, sur le moment, elle n’a pas voulu l’entendre. l’aurait-elle mieux compris si j’étais restée zen, comme le prônent les psy, et lui avais expliqué le pourquoi du comment en long en large et en travers ? peut-être. mais pas sûr… et lorsqu’elle me lâche la main au moment de traverser la rue pour courir devant en rigolant, que faites vous ? elle se prend une fessée-sécurité, qui la fait hurler. elle n’est pas contente, elle est vexée, elle a mal. c’est la fessée pédagogique. je ne donne pas de fessée à chaque non. je tente la douceur, la raison, la conviction, puis vient, en dernier recours alors, la menace de fessée. on la prévient, on anticipe, on compte jusqu’à trois… et elle attend cet ultimatum pour céder… ou pas. et là, vient la fessée-dernier recours, comme attendue, comme limite qu’elle a voulu tester. mais toujours un dernier recours non, je ne dis pas qu’elle l’attendait, ni qu’elle y prend plaisir. je pense qu’il faut avoir des trésors d’imagination pour mettre en place la stratégie de la douceur, et, souvent, c’est ce qui fonctionne le mieux. il peut y avoir aussi derrière son comportement qui nous agace, un malaise à prendre en compte. quand je sens chez elle un état d’âme, un coup de fatigue, de faim, je creuse, avant de sanctionner. mais quand l’enfant a visiblement décidé de nous tester, la fessée-dernier-recours peut tomber. bien sûr, je ne suis pas parfaite, il m’est arrivé de me planter. fessée-défouloir, la mauvaise fessée la fessée-défouloir est déjà tombée alors que, après un réveil ou deux par nuit depuis un mois pour réclamer sa tétine, ou un verre d’eau, j’ai été encore réveillée à deux heures du matin par les pleurs de luce. elle avait trois ans. epuisée par mon troisième accouchement récent, j’ai filé une trempe à la pauvre petite luce, pour m’apercevoir après qu’elle était brûlante de fièvre…. la fessée-culpabilité, la pire des fessées… celle q